Traitement de l’eau et stérilisation

Les unités de stérilisation en quelques chiffres

La France compte 1075 sites ayant une activité de stérilisation pour 3046 Etablissements de Soins et de Santé. Ce sont les pharmaciens qui sont en général responsables des unités de stérilisation. Leur rôle : s’assurer de l’état stérile de chaque dispositif médical (DM) préparé par la PUI et procéder au suivi qualitatif de l’environnement et des circuits de l’unité de production (air, eau, surface, gradients de pression…)

Quelques repères en bref de l’activité de stérilisation en France :

• 17% des unités de stérilisation se trouvent en Ile de France, 13% en Auvergne Rhône-Alpes et 9% en Nouvelle Aquitaine.
• 67% des hôpitaux ont leur propre unité de stérilisation.
• Les établissements hospitaliers qui sous-traitent leurs activités de stérilisation le font à 62% vers un hôpital public, à 21% vers un Groupement de Coopération Sanitaire et à 17% vers un industriel.

 

Les problèmes liés à une mauvaise stérilisation

Une mauvaise stérilisation des dispositifs médicaux (DM) fait encourir des risques sanitaires potentiellement graves pour le patient, et notamment des risques d’infections nosocomiales pouvant toucher le système digestif, la peau, les muqueuses voire les os et les articulations.

Un dispositif médical (DM) mal stérilisé peut présenter les problèmes suivants :

• Taches de matières organiques, de substances minérales ou présence de métaux
• Points de corrosion dus à une phase de pré-désinfection trop longue, un dosage en produit détergent ou une concentration en chlorures trop élevés

 

Les enjeux d’une eau de qualité dans la stérilisation :

>> Contribuer au bon fonctionnement des équipements d’une unité de stérilisation

>> Pérenniser les machines de lavage-désinfection et les autoclaves

>> Assurer l’hygiène et la sécurité des dispositifs médicaux en sortie de processus

 

2 typologies d’eau pour la stérilisation

• L’eau adoucie

Elle est utilisée pour les laveurs-désinfecteurs lors du lavage et des rinçages intermédiaires, ainsi que pour l’alimentation de la pompe à vide des stérilisateurs

• L’eau osmosée

Elle est utilisée pour la désinfection thermique et le rinçage final des laveurs-désinfecteurs, ainsi que pour l’alimentation du générateur de vapeur des stérilisateurs

 

La réglementation dans l’eau de stérilisation

L’eau de stérilisation n’entrant pas en contact direct avec le patient, il n’y a pas de réglementation stricte.

Néanmoins, un certain nombre de normes prévalent et en particulier la norme EN 285 qui définit, dans sa dernière version de 2016, les exigences de qualité d’eau alimentant les stérilisateurs à vapeur utilisés dans un cadre médical, et plus généralement celles de l’ensemble des appareils des unités de stérilisation comme les laveurs-désinfecteurs ou les cabines de lavage.

D’autres normes et notamment des indicateurs de qualité physico-chimiques de l’eau des stérilisateurs à vapeur font référence. Les valeurs maximales recommandées définissent la tolérance de certains métaux comme le fer, le plomb, le cadmium… dans l’eau et déterminent le pH, la dureté et l’aspect de l’eau qui sont traditionnellement requis.

A noter qu’un nouveau décret datant de 2020 renforce les mesures visant à améliorer la qualité des process dans le cadre du management de la qualité du circuit des dispositifs médicaux (DM).

 

Les 5 étapes du processus de stérilisation

La stérilisation implique de suivre une méthodologie stricte. La qualité de l’eau ainsi que la maîtrise des équipements de production d’eau adoucie et osmosée sont fondamentaux pour la bonne exécution de ce processus en 5 étapes.

• Etape 1 : la pré-désinfection

Durant cette étape préliminaire, qui se déroule en général en dehors de l’unité de stérilisation, les dispositifs médicaux (DM) sont préalablement désinfectés dans une solution détergente.

• Etape 2 : le nettoyage

Le matériel à stériliser est ensuite envoyé dans l’unité de stérilisation. Il est d’abord nettoyé à la main de nouveau à l’aide de détergent dans de l’eau adoucie avant d’être placé dans un laveur-désinfecteur fonctionnant à l’eau osmosée. L’opération bénéficie ainsi d’une double action, d’abord physico-chimique puis thermique en fin de cycle.

• Etape 3 : la recomposition

Cette nouvelle étape consiste à rassembler le matériel nécessaire à un acte médical dans un même contenant.

• Etape 4 : le conditionnement

Puis le contenant et son contenu sont de nouveau désinfectés afin d’être aseptisés.

• Etape 5 : la stérilisation

C’est l’étape ultime de ce long processus. Les conditionnements sont placés en autoclave, dans une vapeur d’eau saturée à 134°C, pendant une vingtaine de minutes. Les dispositifs médicaux (DM) sont prêts à être utilisés dans le cadre de soins et/ou d’une intervention chirurgicale.

 

Traitement de l’eau et stérilisation

C’est le chaînage, autrement dit la mise en place de boucles intégrant en bonne et due place les appareils de traitement d’eau, qui va être déterminant dans la production d’une eau de qualité pour l’alimentation des machines de stérilisation.

Deux typologies d’eau vont alimenter ces machines : de l’eau adoucie, nécessitant des adoucisseurs, et de l’eau osmosée, nécessitant des osmoseurs.

Pour bien configurer toute la chaîne d’installation, il est préférable d’en confier la conception à un spécialiste capable de prendre en considération à la fois les caractéristiques fonctionnelles des machines à stérilisation et l’aspect réglementaire.

 

 

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